Précautions et conseils avant de lancer une activité de réflexologue

Précaution et conseils avant de lancer une activité de réflexologue
par Eric Gimbert, Président-Fondateur de F.I.R.M.A., de C.S.R. & co-fondateur de la Collégiale des Fédérations et Syndicats de Réflexologie.

L’entrepreneuriat est à la mode depuis déjà quelques années… le phénomène s’est amplifié depuis l’apparition de la pandémie de Covid. La crise économique qui touche l’Europe depuis quelques années et les risques de récession qui se dessinent ne sont guère favorables au développement du salariat. Par ailleurs,  les marchés considérés comme porteur sont  la santé et le bien-être.

En France les métiers traditionnels de la santé sont affectés par un ensemble de problèmes persistants depuis plusieurs années; alors de nombreux français se posent la question de la prévention, de la conservation d’un bon état de santé et se tournent naturellement vers les métiers du bien-être, appelées dans la presse par le terme générique : Médecines Naturelles.

Parmi ces métiers du bien-être la réflexologie est de plus en plus présente sur notre territoire et est accessible sur presque tout notre territoire et même dans nos campagnes les plus reculées.

Ce métier n’étant pas validé par un diplôme d’Etat, il est donc difficile de séparer le bon grain de l’ivraie car chaque école présente son programme de formation et il n’existe pas de tronc commun dans les différents enseignements.

Il faut donc accorder une attention toute particulière dans le choix de votre centre de formation en attendant que les organisations représentatives puissent poursuivre un travail de fond pour tendre à uniformiser les pratiques réflexologiques.

L’importance d’une formation initiale en anatomie du corps humain semble être le point faible de beaucoup de cursus. Elle me semble pourtant indispensable dès lors que l’on prétend intervenir sur la prévention et la conservation du meilleur équilibre de vie. Chez nos voisins helvétiques, la connaissance minimale en anatomie du corps humain doit être de 150 heures de cours portant essentiellement sur l’étude du squelette, de la myologie et de l’ensemble des systèmes permettant le bon fonctionnement du corps humain. 

Grâce à la mise en place de la certification Qualiopi par l’Etat français, il est plus facile aux candidats de pouvoir comparer les différences entre les programmes de formation des intervenants du marché et surtout de donner une information plus sincère sur les résultats obtenus post-formation.

La formation terminée, le plus difficile reste à accomplir. Le candidat va devoir endosser l’habit d’un entrepreneur autonome qui, au delà d’apporter du bien-être à des tiers va devoir réaliser un chiffre d’affaires suffisant pour dégager un revenu raisonnable. Pour réussir cette aventure, le candidat ne devra pas ignorer des points tout aussi importants que la formation sur la matière réflexologique.

L’étude de marché est bien évidemment un point incontournable.  Elle est, dans les métiers du bien-être, difficile à réaliser car peu échange sur les chiffres réels relatifs à l’exercice du métier. Il est pourtant des réflexions qui peuvent vous aider. Par exemple, le statut fiscal du praticien… selon un sondage réalisé en été 2022 par le groupe Facebook Réflexologues Universels , plus de 80% des praticiens bien-être exercent sous le statut de l’auto-entrepreneur et ne sont pas assujettis au régime de la T.V.A…. donc,  ils développent au maximum un chiffre d’affaires de 34.400 € par an ou une moyenne mensualisée de 2.866 €… On peut considérer que ce chiffre d’affaires, selon les modalités d’exercice du métier, laisse pour les plus performants un revenu mensuel de 1.400 €. Il s’agit bien évidemment d’une estimation pouvant varier à la hausse ou à la baisse en fonction du savoir faire du praticien face au développement de ses actions commerciales, de ses frais de fonctionnement.  Certains praticiens ont une deuxième activité pour satisfaire à des conditions satisfaisantes de rémunération et de protection sociale. Certaines structures vous apporteront une aide véritable pour vous accompagner dans votre cursus de création d’une activité indépendante, d’autres moins nombreuses vous accompagneront vers votre objectif de réalisation financière, sans pour autant que ce service puisse être considéré comme une garantie de réussite.

Analysez bien la concurrence… il ne s’agit pas de savoir uniquement le nombre de praticiens bien-être installés dans votre secteur coeur de cible mais d’une véritable recherche qualitative sur les services et tarifs proposés, la connaissance acquise par le praticien et dans quel cadre vous devez les considérer comme certes des confrères mais surtout comme de féroces concurrents. 

Optimisez votre processus de développement de votre prestation… face à une concurrence de plus en plus vive, il n’y a pas de place pour les erreurs stratégiques. Certains pensent qu’il est vital d’avoir plusieurs cordes de compétence… je n’en suis pas certain car dans la réalité les spécialistes en tout ont une difficulté à pouvoir se faire identifier par la clientèle et à vouloir être spécialiste en tout vous transforme en généraliste… Toutefois, avec le temps, votre notoriété étant acquise, il es t logique d’acquérir de nouveaux outils pour étoffer votre business. Travailler à faire connaître votre savoir-faire et apprenez à devenir un référent dans votre ville.

Elaborer un véritable business plan qui intègrera plusieurs scenarii et intégrera une projection minimale sur 3 ans. Inévitablement vous rencontrerez des revers de situation car même avec le meilleur plan qui soit, tout ne se passe pas comme imaginé. C’est pourquoi, vous devez intégrer une certaine variable et prévoir une trésorerie de précaution qui vous permettra d’atténuer les variations de vos flux de trésorerie, entre dépenses et recettes. 

Ne vous découragez pas à la moindre difficulté… vouloir choisir l’indépendance vous oblige à être déterminé et tenace. Grâce à votre étude de marché, vous pourrez à tout moment validé l’évolution de votre activité et entreprendre les mesures nécessaires en cas de difficultés. La réussite appartient à celles et ceux qui s’en donnent réellement les moyens et qui dans la tempête osent demander des conseils à celles et ceux qui ont déjà réussi sur le chemin. 

Mon dernier conseil : votre mission est d’apporter du bien-être à des tiers tout en gagnant honorablement votre vie à titre de légitime récompense. Ne vous transformez pas en héros capable de tout réussir sans l’aide de tiers plus compétents que vous : un comptable, un avocat, un webmaster, un imprimeur, un coach, un publiciste etc… 

Je souhaite que ces quelques lignes vous aideront à Devenir un professionnel épanoui et heureux d’avoir osé mener son projet à terme.